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Design Anonyme : A qui la faute ?

Petite prose aujourd’hui pour vous sensibiliser à une notion, et donc par conséquent, à un petit morceau de vocabulaire… Je voulais vous parler de ce que l’on appelle le « Design Anonyme ».

Nombre d’objets, lorsqu’on les nomme, sont suivis de façon presque systématique du nom de celui ou celle qui les a dessinés, ou mis dans la lumière… LC2 par LeCorbusier, TGV par Roger Tallon, Louis Ghost par Philippe Starck, Red and Blue par Rietvield, Wassily par Marcel Breuer, iPhone/Macbook/iPad par Jony Ive pour être plus contemporain…

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Mais savez-vous que bon nombre d’objets de notre quotidien n’ont pas été signés ?

Si vous êtes déjà en train de demander à notre ami Google de vous parler du Design Anonyme (ce qui est plutôt gonflé alors que vous lisez mon blog), j’ai bien peur que votre quête soit couronnée d’un échec cuisant… Google ne semble pas très sensible à cette notion… A part dans un vrai livre avec des pages en papier, peu d’informations sont disponibles sur le sujet.

Il y a pourtant une quantité incroyable d’objets qui ne sont que le résultat des besoins des utilisateurs… Et ce tout autour de vous… Des objets que vous utilisez chaque jour : Vos pinces à linge : Qui a signé le principe de ce fonctionnement ? Vos trombones ? L’épingle à nourrice ? Les baguettes chinoises ? Le Wok ? La plaque d’égout sur laquelle vous venez de marcher en lisant Design Index sur votre smartphone ?

Ça vous parle ? Un utilisateur a, un jour, un besoin : il essaie de le combler, il expérimente, il fabrique, il assemble, puis la génération suivante récupère le « concept », l’améliore avec ses moyens, ses technologies, son savoir, et au bout de plusieurs centaines d’années, naît un objet qui a pour ainsi dire toujours existé, et que personne ne remet en question.

Mais si ces objets sont si évolutifs au cours du temps, pourquoi, à un moment donné, ils ne changent plus ?

Pour donner une réponse à cette question, il faut remonter à la révolution industrielle. A partir du moment où la plupart des objets vont devoir passer par la case « fabrication en série », leur conception va atteindre une sorte de maturation forcée, en soumettant leur fonctionnalité aux contraintes de la fabrication industrielle. C’est alors que notre fameuse pince à linge va acquérir son ultime forme. Et que cette dernière va se soustraire, de façon définitive, aux éventuelles évolutions que l’artisanat qui l’a engendré aurait pu lui apporter. Les contraintes de « mécanisation » prenant le dessus sur celles de la fabrication artisanale, vont arrêter sa forme. Ne suivront alors que de mineures évolutions jouant sur des paramètres visant uniquement à la rendre plus « rentable » par et pour ceux qui la fabriquent.

Comme je le disais plus haut, une immense quantité des objets qui nous entourent répond plus ou moins à cette notion de « Design Anonyme ». Ils sont le fruit de l’histoire de l’humanité, de ses besoins, de son inventivité, de son intelligence, et de sa capacité à créer. Ces objets qui sont de véritables « objets du quotidien » n’ont pas de créateur. Pas d’inventeur. Pas de designer !

Pensez-vous qu’aujourd’hui, qu’il existe encore de la place pour quelques objets répondant à cette norme de « Design Anonyme » ? En cherchant un peu, j’avoue que je viens de trouver un exemple, juste sur mon bureau. Et vous ? Côtoyez-vous des objets qui ne sont le résultat que d’un besoin, et dont aucun designer ou ingénieur ne peut se prévaloir de la paternité ?

N’hésitez-pas à poster vos réactions en commentaire, que cet article vous ait apporté des réponses, ou des questions…

Bonne journée à tous.

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